Modification de la norme NFP 94-500 - Novembre 2013

Depuis le 30 Novembre 2013, la norme NFP 94-500 définissant les limites des missions géotechniques a été révisée et refondue. D'importantes modifications ont été apportées, nécessaires pour coller au mieux au découpage de la loi MOP, et pousser à faire rentrer les bureaux d'études géotechniques dans les équipes de maîtrise d'oeuvre.

La majorité des adaptations de la norme concernent les missions G11, G12 et G2, qui ont été modifiées en missions G1 (phases Esquisse ou APS) et G2 (phases AVP, PRO, DCE/ACT).
Tableau des missions géotechniques


G1 - Etude géotechnique préalable
  • G1 phase Etude de Site (ES) : aucun projet n'est calé, on peut envisager réaliser une simple enquête bibliographique (archives, cartes géologiques,...)
  • G1 phase Principe Généraux de Construction (PGC) : quelques sondages peuvent être effectués sur le site permettant une approche de la lithologie et de la compacité des différents horizons du sol en présence. A ce stade, aucune contrainte admissible sur le sol de fondation n'est fournie. Le bureau d'étude géotechnique attire l'attention sur le type de fondation à envisager et les principales problématiques liées au site. Le maître d'ouvrage habitué à une mission G12 classique ne retrouvera pas dans la G1 PGC, les éléments permettant à l'équipe d'ingénierie de monter le projet.
G2 - Etude géotechnique de conception
  • G2 phase Avant Projet : les niveaux de calage du projet sont connus et seront peu modifiés. Le type de fondation envisageable et la contrainte de sol sont fournis par le géotechnicien, les besoins en soutènements et terrassements sont définis, de même que le drainage, le dallage, la sismicité de la zone,... Contrairement à l'ancienne mission G2, à ce stade, aucun dimensionnement n'est effectué. L'ingénieur demande, en cas de besoin, une mission de dimensionnement en phase PRO.
  • G2 phase PROjet : des points spécifiques, nécessitant un prédimensionnement, sont étudiés en détail (soutènements, fondations, tassements,...). Approche de la ZIG (zone d'influence géotechnique - mitoyens, voiries,...). Cette phase correspond plus à l'ancienne G2. Ce rapport  permet le montage du DCE de la phase suivante. 
  • G2 phase DCE/ACT : le bureau d'étude réalise à l'aide du rapport G2 PRO le dossier de consultation des entreprises. Pour cela, il convient de définir des quantités sur lesquelles le DPGF s’appuiera. Fort de son expérience de suivi de chantier, le géotechnicien proposera aussi un CCTP adapté aux ouvrages concernés (paroi berlinoise, paroi parisienne, rabattement de nappe, fondations spéciales,...). Une analyse des offres reçues sera ensuite effectuée.

Les missions G3 et G4 ne présentent que peu de changements, à l'exception d'une mission "étude et suivi géotechniques d'exécution" en G3 présentant deux phases interactives. Pour des détails sur la mission de type G4, suivre ce lien.

A travers ce descriptif des changements, on voit une volonté de la part des géotechniciens, et de leurs assureurs, de lier au maximum les missions entre elles afin de réduire les risques. La nouvelle norme impose au maître d'ouvrage ou à son mandataire, de faire réaliser successivement chacune des missions. Cette norme est une avancée, même si je trouve qu'il est toujours préférable d'expliquer, de montrer et de prouver au maître d'ouvrage les bienfaits qu'il peut tirer d'une ingénierie géotechnique sérieuse et complète.

Nous pouvons regretter cependant qu'une maîtrise d'oeuvre géotechnique, intervenant au stade de la mission G4, ne soit pas encore clairement définie et n'existe pas encore à proprement parler. Nous constatons qu'il s'agit d'une demande de plus en plus fréquente des maîtres d'ouvrage ayant compris l’intérêt d'une bonne ingénierie géotechnique. Il serait intéressant que cela soit l'une des prochaines avancées de la norme NFP 94-500.

Commentaires

  1. Bonjour
    Je suis architecte et comme bcp les études de sol sont indispensables dans mon travail mais j'en perd un peu mon latin !
    Est ce que la norme indique les moyen à mettre en oeuvre, ex : le type de sondage et le nombre ?
    Avec mes remerciements pour votre éventuelles réponses et surtout pour le blog ou je passe pas mal de temps !
    Nathalie

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  2. Bonjour Natalie, merci pour votre sympathique commentaire.
    Compte tenu des différences pouvant être observées entre plusieurs devis de bureaux d'études, je comprends facilement le désarroi de nos clients et de vous même...
    La norme ne définit pas les moyens à mettre en oeuvre, ni la profondeur des sondages, en effet chaque chantier est un prototype.
    - Globalement, je pars sur un maillage moyen de sondages pénétro ou forages pressio de 25 m (parfois plus) avec un minimum de 2 essais par bâtiment. Ce nombre sera adapté en fonction de la géologie du secteur (si une variation rapide est supposée ou que des lentilles de faibles compacité peuvent être rencontrée par exemple) ;
    - Il est indispensable que les sondages soient descendus 5 à 6m sous la base supposée des futures fondations. Pour cela une enquête biblio est indispensable au moment de la rédaction du devis.
    Sinon un document peut vous intéresser, l'USG (Union Syndicale Géotechnique http://u-s-g.org/) , a établi des recommandations pouvant orienter les investigations : http://u-s-g.org/datas/Recommandations.pdf

    Dans tous les cas, il est important de bien se faire expliquer le contenu du devis et les raisons des investigations par le géotechnicien.

    Bon courage pour la suite, n'hésitez pas à revenir vers moi.
    Cordialement,

    Aurel

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  3. Perso Aurel et nath, ça dépend énormément aussi de la nature du projet, et on est également obligé de proposer des offres optimisées.
    Des pressios à 25 m pour une villa ne servent à rien, et ne seront jamais retenus par le client..
    Philippe

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    Réponses
    1. C'est exactement ce que je disais, les 25m évoqués ci-dessus correspondent à un maillage proposé (donc en plan - distance entre les points de mesure).
      Une profondeur de reconnaissance minimale de 5m sous la base des fondations du projet reste nécessaire, quelque soit la nature du projet, sinon l'étude de sol est inutile. Il est indispensable de caractériser (nature et compacité) les horizons présents sous la fondation.

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